edifiant :
http://www.lesechos.fr/info/hightec/4602012.htmVendredi 20 juillet 2007 Bruxelles accepte le rachat de Tele2 par SFR sous condition[ 19/07/07 ]
Vivendi, actionnaire à 56 % de SFR et à 65 % de Canal+, s'est engagé à traiter de façon égale tous les opérateurs ADSL en ce qui concerne l'accès aux contenus audiovisuels. SFR va pouvoir accélérer dans le haut débit.
Après six mois d'enquête, la Commission européenne a finalement accepté le rachat pour
350 millions d'euros de l'activité ADSL de Tele2 France par SFR. Vivendi, actionnaire à 56 % de SFR, et l'opérateur mobile «
ont proposé des engagements garantissant aux opérateurs ADSL une égalité de traitement avec la nouvelle entité concernant l'accès aux contenus audiovisuels détenus par le groupe Vivendi ».
Une concession minime pour le groupe présidé par Jean-Bernard Lévy.
Au départ, les dirigeants de SFR étaient partis confiants dans cette affaire. Mais les services de Neelie Kroes, la commissaire européenne chargée de la Concurrence, avaient estimé cet hiver que
l'opération « soulevait des doutes sérieux d'atteinte à la concurrence sur les marchés de la télévision payante en France ». Une position surprenante quand on sait que Tele2 a moins de 8.000 abonnés à des bouquets audiovisuels payants sur ADSL. Beaucoup d'observateurs avaient alors pensé que Bruxelles jugeait par procuration la fusion TPS-Canal+ - propriété de Vivendi à 65 % - acceptée par Bercy, mais que la Commission n'avait même pas étudiée.
Le gouvernement français a imposé 59 mesures à Vivendi à l'été 2006. Mais celles-ci sont moins dures que dans d'autres pays européens également confrontés à une fusion dans la télévision payante. En Espagne, un plafonnement des prix a été exigé, et en Italie un dégroupage de toutes les chaînes de tous les bouquets a été imposé.
Telecom Italia France a bien déposé un recours devant le Conseil d'Etat, mais il l'a vite retiré après avoir trouvé un accord avec Canal+.Horizon dégagé pour SFRToujours est-il que les autres fournisseurs d'accès à Internet, tels qu'Orange, Neuf Cegetel ou encore Free n'ont pas manqué de répondre aux questionnaires de la Commission avec moult détails sur leurs relations parfois difficiles avec Canal+. Car, pour Bruxelles, les opérateurs ADSL sont
« les principaux acteurs susceptibles d'exercer une pression concurrentielle sur le groupe Vivendi » dans la télévision payante.
Pour autant, la Commission estime que la concurrence des fournisseurs d'accès à Internet est « encore relativement limitée, dans la mesure où il leur est très difficile d'accéder aux contenus audiovisuels (...) attractifs,
ceux-ci étant très largement contrôlés par Vivendi ». Le groupe devra donc permettre aux opérateurs de distribuer toutes les chaînes
auxquelles il donnera accès à SFR, et ce aux mêmes conditions.
L'horizon est maintenant dégagé pour SFR. L'opérateur mobile a lancé une offre ADSL en avril dernier et va pouvoir accélérer son déploiement. Au 31 mars dernier, Tele2 France comptait 337.000 abonnés ADSL et 2,5 millions clients à la téléphonie fixe. Mais la filiale du suédois perd de l'argent. Les profits opérationnels issus de l'activité de présélection ont atteint 12,8 millions d'euros et n'ont pas compensé les pertes liées au haut débit, qui se sont élevées à 20,2 millions d'euros.